La rumeur court depuis longtemps maintenant sur les réseaux sociaux : Instagram souhaite supprimer le compteur des likes sur les publications. En phase de test depuis quelques mois, le géant des réseaux sociaux a déjà tenté l’expérience dans plusieurs pays : l’Italie, l’Australie, le Brésil, l’Irlande, le Japon et la Nouvelle Zélande ont tous servis de cobayes en 2019.
En novembre, ce sont les États-Unis qui sont rentrés dans le processus, suivis de près le mois suivant par la France. Une poignée d’utilisateurs se voient donc, du jour au lendemain, éjecter du fonctionnement « normal » d’Instagram, leurs résultats permettront donc à la firme d’analyser les conséquences de la fin des likes sur Instagram.
L’objectif principal ? Mettre fin à une « dictature des likes » installée depuis un bout de temps dans la tête des utilisateurs pour se concentrer davantage sur le contenu des posts.
Les résultats sont-ils positifs ? Qu’est-ce qui a poussé Instagram à prendre cette décision ? Jadéclo, votre agence de communication qui aime décrypter les nouvelles, vous donne toutes les clés pour comprendre ce bouleversement qui secoue déjà le monde des utilisateurs d’Instagram.
Pourquoi Instagram met fin à « la dictature des likes » ?
Pourquoi les likes sont-ils vus comme « nocifs » par Instagram ?
Avec l’arrivée en force des instagrameurs, du marketing d’influence, et autres influenceurs, Instagram a davantage pris des airs d’entreprise pour laquelle on se lève tous les matins. Cependant, cette mode du « m’as-tu-vu » a pris une ampleur inattendue, on en vient même à dire qu’une chose ou un endroit, que ce soit un café trendy ou un paysage à Bali, est « instagramable ». Les accros sont prêts à tout pour avoir LA photo parfaite qui leur ramènera un grand nombre de likes !
D’après les spécialistes du Human Computer Institute de l’université de Carnegie-Mellon, l’absence de likes et la diminution de ceux-ci entrainerait une « sensation de manque » de la part de la personne qui a posté la photo. C’est simple, plus on a de likes, plus on a envie d’en avoir. Instagram vise donc à réduire le narcissisme ambiant, la jalousie et le manque d’estime de soi causé par ce simple compteur de chiffres. Inconsciemment, c’est l’approbation d’autrui que l’on recherche en voulant atteindre le plus de likes possible. Si notre photo n’a pas atteint un nombre décent alors les effets peuvent être très néfastes et aller jusqu’à une réelle perte de confiance en soi. Et puis, mettez-vous deux secondes à la place d’un influenceur, sa confiance en soi est encore plus mise à mal lorsqu’il ou elle se compare à ses collègues. Comment faire lorsque sa photo, pour laquelle il a passé une heure à trouver le filtre parfait afin qu’elle se fonde parfaitement dans son feed, n’obtient pas le nombre de likes escomptés ?
Rien de tel pour se sentir rabaissé, et puis il se dit que les marques ne s’intéresseront sans-doute plus à lui, il fera moins de partenariats, il sera moins visible. La seule solution à ses yeux ? Acheter des likes pour faire remonter les statistiques et ne pas se retrouver à la dernière place de cette course effrénée aux likes.
C’est la fin de la course aux likes sur Instagram ?
Avec ce nouveau fonctionnement, Instagram espère un retour à l’authenticité de la part de tous les utilisateurs. L’objectif est que ceux-ci utilisent l’application davantage comme à ses débuts, c’est-à-dire une sorte d’album photo en ligne sur lequel on partage des souvenirs et des photos qui comptent pour nous.
Partager et poster pour le plaisir et non dans l’attente d’un retour quelconque. Ceci n’est pas à prendre à la légère, il a été prouvé que cette course aux likes pouvait créer, chez certaines personnes, des problèmes de dépression et autres troubles surtout auprès des plus jeunes utilisateurs : ils se comparent entre eux, avec les personnes qu’ils admirent et cela devient nocif pour la construction de leur personnalité.
La fin des likes sur Instagram participera également à freiner « l’effet de masse » dû au likes. En clair, ils appuient sur le cœur en haut à gauche seulement parce que la photo affiche un nombre de likes important. Cet effet représente le schéma parfait de notre société qui est une société sous influence. On vit en fonction des autres et seulement pour plaire aux autres. La preuve, la photo la plus aimée d’Instagram aujourd’hui est la photo d’un œuf avec près de 54 millions de J’aime. Cette photo avait pour ambition de battre le record de l’ancienne photo la plus aimée du réseau avec 18 millions de J’aimes : Kylie Jenner présentant son nouveau-né au monde entier. C’est l’effet « mouton » de notre société…
Du côté des influenceurs, l’arrêt du compteur des likes diminuerait la pression sociale qu’ils pourraient ressentir. La course aux likes dissimule en effet une véritable hiérarchie des statuts : le nombre de likes et d’abonnées devenant en effet un réel indicateur de respectabilité.
Enfin, les marques et les entreprises faisant souvent appel au service des influenceurs ne jugeront peut-être pas les « professionnels des réseaux sociaux » seulement par leurs statistiques mais plus par leur contenu et leur personnalité.
Que peuvent-ils leur apporter ? Comment peuvent-ils communiquer en faveur de la marque ? L’image et la qualité de contenu prendrait très certainement le dessus sur un simple chiffre ne signifiant pas toujours un engouement de tous.
Quelles sont les conséquences de ce revirement de situation ?
Pour les utilisateurs
La suppression des likes engendrerait des interactions beaucoup plus sincères entre les différents utilisateurs. La volonté d’Instagram est de pousser les internautes à interagir entre eux davantage via les commentaires par exemple. À savoir qu’avant d’être l’instigateur d’un nouveau métier et d’un nouveau business, Instagram, et les réseaux sociaux en général, était un réseau de partage et un endroit de plaisir, où l’on pouvait s’échapper dans la journée. L’essence même des réseaux réside dans le contenu et non dans les chiffres.
Pour les influenceurs
De leur côté, les influenceurs auront toujours accès aux chiffres mais en privé. À savoir que pour collaborer avec un influenceur, une marque demande très souvent les statistiques de celui-ci pour ainsi se faire une idée plus précise sur le taux d’engagement de l’influenceur entre autres.
Quand on parle de comparaison, on pense souvent influenceur/ utilisateur mais les influenceurs se comparent entre eux également et n’auront donc plus accès aux chiffres de leurs « concurrents ». Avec la fin des likes, ils se concentreront donc plus sur leur contenu personnel.
Troisième avantage pour les influenceurs, ne pas regarder le nombre de « J’aime » les fera se concentrer davantage sur l’interaction avec leur audience. Adam Mosseri, PDG d’Instagram a d’ailleurs affirmé : « Nous voulons que les utilisateurs se focalisent un peu moins sur le nombre de likes qu’ils reçoivent sur Instagram et passent un peu plus de temps à interagir avec les personnes qu’ils aiment », un objectif précis qui pousse les personnes à revenir aux bases des réseaux sociaux : l’interaction et le partage !
Pour conclure :
Pour sûr, les utilisateurs comme les influenceurs vont devoir s’habituer à ce changement important du fonctionnement du réseau social. La fin des likes sur Instagram mettra-t-elle un terme à la comparaison et à tous les effets sociaux nocifs que ceux-ci engendrent inconsciemment ? Depuis Décembre, la France fait également partie des cobayes et l’on pourra enfin se rendre compte du peu d’importance que cela devrait prendre dans notre vie au quotidien. À l’avenir, comment le métier d’influenceur va-t-il évoluer ? Quelles seront les conséquences sur le business créé autour d’Instagram ? Quelles seront les mesures à prendre pour continuer à vivre du réseau social ? Pour sûr, Jadéclo sera sur le coup pour vous tenir au courant !
